Vanessa Winship, Deer on highway embarkment,
Buffalo, New York, 4 novembre 2012 (c) Vanessa Winship / Vu
LES
GRANDS ENTRETIENS DE LA FONDATION HCB
Les Grands Entretiens, menés par Clément Chéroux,
conservateur au cabinet de la photographie du Centre Pompidou, s’inscrivent
dans le temps long de l’histoire. Ils se proposent d’interroger les grands
acteurs, les grands témoins de la photographie du demi-siècle passé, qu’ils
soient artistes, photographes, critiques, historiens, commissaires, ou
éditeurs.
Prochain Rendez-vous:
Mercredi 29 mai
de 18h30 à 20h:
Christian Boltanski, peintre.
Les grands entretiens sont
enregistrés et commenceront à l’heure précise.
Aucune entrée possible après 18h30.
NOUVELLE
EXPOSITION:
VANESSA WINSHIP,
She
dances on Jackson
Jusqu'au
28 juillet, la Fondation HCB expose le travail de la photographe anglaise
Vanessa Winship, lauréate du Prix HCB 2011.
Pour moi la photographie est comme un processus
d’alphabétisation, un cheminement
par lequel je comprends que la vie ne
nous est pas offerte sous la forme d’un récit parfaitement structuré.
Cette remarque de Vanessa Winship, photographe
anglaise née en 1960, donne sans doute
les clés (s’il en est) de l’approche
extrêmement intime qui est la sienne. Photographier
l’Amérique, la persistance
du rêve américain, un défi que l’auteur décide d’entreprendre à
l’automne
2011, après avoir reçu le prix Henri Cartier-Bresson pour ce projet. Il
faut donc pour
cela trouver le vocabulaire et les phrases qui en découlent.
Il lui faut ouvrir les yeux et les
oreilles, devenir perméable, tout en
véhiculant sa propre histoire- douloureuse à cette période.
Il est intéressant de noter que le seul court
texte qui introduit le travail est un récit par l’auteur
d’une scène
extrêmement visuelle et précise, qu’elle ne photographie pas. Pour le
lecteur, ce
voyage débute par une photo manquée, par un moment magique «
she dances on Jackson »
où le vécu a pris le pas sur la distance et le
contrôle nécessaire à une photographie en grand format.
Très vite, au cours de ses longs séjours dans les
Balkans où elle a vécu près de 10 ans, Winship
a laissé de côté l’approche
journalistique « à la sauvette » pour privilégier la frontalité des
portraits.
Son ouvrage, « Sweet Nothings » proposait une série de visages
d’écolières anatoliennes en uniforme,
posant avec une simplicité grave et
juste.
Pendant plus d’un an, la lauréate du prix HCB a
donc sillonné le territoire américain de la
Californie à la Virginie et du
Nouveau-Mexique au Montana. Parfois à la poursuite d’un vol de
grues du
Canada (les oiseaux dont on a trouvé les traces les plus anciennes sur la
terre),
parfois traquant désespérément une âme qui vive dans ces zones
urbaines où personne ne se
déplace plus à pied, l’artiste cherche à
comprendre comment s’articule le lien entre un
territoire et une
personne : « Il y a quelque chose d’extrêmement beau et dérangeant à propos
de
l’Amérique, …cette profonde solitude, cette mélancolie inévitable
générée par la quête du rêve américain ».
Elle préfère le Noir et Blanc, qui s’est imposé
rapidement. Moins réaliste, il lui permet de jouer
davantage avec le temps,
celui de l’histoire, de la mémoire et celui du présent ; elle aime écouter
en cachette les conversations banales, les mots inhabituels sont des
passeurs indispensables :
« ce travail est un chapitre, conclut-elle, une
citation d’Amérique à un moment précis de son histoire
et aussi de la
mienne ».
L’exposition est accompagnée d’un catalogue
publié aux Editions MACK.
Prix HCB 2011 avec le soutien de
en
partenariat avec
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